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lundi 26 octobre 2009

L’allaitement de A à Z

La suite logique et naturelle de la grossesse et de l’accouchement est l’allaitement. Il s’agit de l’aliment par excellence pour nourrir votre bébé. Le lait maternel s’ajuste à la croissance de votre poupon et contribue au développement optimal du cerveau. Sa composition varie en fonction du stade de la lactation, du moment de la journée, du moment de la tétée, de l’alimentation de la mère et du nombre de semaines de grossesse du nouveau-né à la naissance. Aucun autre lait n’est équivalent. Le lait maternel est un lait humain fait pour les bébés humains. C’est un lait vivant unique à chaque maman pour répondre aux besoins de son bébé. Le lait maternel contient plus de 1000 substances vivantes : facteurs de croissance, enzymes, hormones, anticorps, acide gras essentiels, éléments nutritifs). Elles ont toutes un rôle immunitaire et nutritif spécifique au nourrisson. Trois sortes de lait sont produites selon le stade de la lactation. Le colostrum est expliqué un peu plus bas. Le lait de transition remplace ensuite le colostrum et sa production s’arrête environ 2 semaines après l’accouchement. Sa valeur énergétique est supérieure à celle du colostrum. Vient ensuite le dernier lait produit, le lait mature. Sa composition varie selon le moment de la tétée. Le lait en début de tétée est riche en eau et contient des vitamines et des protéines. Il sert à étancher la soif. Le lait en fin de tétée est celui sécrété après le réflexe d’éjection. Il contient beaucoup de lipides et fournit de l’énergie. C’est le lait qui enlève la faim de bébé.
Les professionnels de la santé recommandent l’allaitement exclusif durant les 6 premiers mois de vie. Ensuite, on recommande l’allaitement avec l’introduction d’aliments complémentaires jusqu’à 2 ans. Beaucoup d’études prouvent que bébés allaités et mamans allaitantes sont en meilleure santé. Les bébés allaités ont moins de chance de souffrir d’otite, du syndrome de la mort subite du nourrisson, de gastro-entérite, de certains cancers, de diarrhée, de diabète, d’infection respiratoire, de colique, d’obésité, d’allergie, d’asthme ou d’avoir les dents mal alignées. Les mamans allaitantes ont moins de risque d’avoir une hémorragie post-partum, une dépression post-natale, un cancer du sein lors de sa ménopause, un cancer des ovaires ou de l’endomètre ou de l’ostéoporose. De plus, s’ajoutent tous les bénéfices au niveau du développement intellectuel et comportemental de l’enfant et l’attachement mère-enfant. Il s’agit d’un investissement personnel et c’est le plus précieux que vous pouvez faire pour votre enfant.

Physiologie

Le sein de la femme contient entre 15 et 24 lobes séparés les uns par les autres par du tissu graisseux et du tissu conjonctif. Ces lobes se divisent en lobules composés de cavités, les alvéoles. C’est à l’intérieur des alvéoles que le lait est synthétisé. Les lobules forment un réseau de canaux galactophores, qui rejoignent des plus gros canaux (sinus), pour finalement déboucher à la surface des mamelons. Pendant la grossesse, une hormone (œstrogène) stimule la partie glandulaire des seins en vue de la lactation. Le réflexe d’éjection se traduit par une sensation de fourmillement, durant laquelle les mères sentent le lait monter. Il s’accompagne souvent de l’écoulement de l’autre sein et d’une sensation de relaxation. La production lactée peut diminuer si le réflexe d’éjection est arrêté de façon répétée, ou si les seins ne sont pas vidés souvent et complètement. L’accumulation de lait provoque alors une augmentation graduelle de la pression dans les alvéoles, ce qui supprime la production de lait. Il peut s’en suivre un engorgement, un blocage de canaux ou une mastite.



La première tétée

Elle se fait dans la première heure de vie de bébé, car il est éveillé et réceptif à entrer en contact avec la mère. Il cherche d’instinct le sein maternel et découvre son réflexe de succion. C’est le moment idéal pour démarrer l’allaitement! Donner le sein immédiatement après la naissance est bénéfique tant pour la mère que pour le nouveau-né. En effet, la libération d’une hormone (ocytocine) provoquée par la succion du bébé facilite l’expulsion du placenta et prévient les saignements trop abondants de l’utérus. Pour stimuler bébé, vous pouvez extraire des gouttes de colostrum. Si ça ne marche pas gardez le en contact peau à peau jusqu’à ce qu’il ait envie de téter. Ce truc reste valable pour les premières semaines car votre poupon est en apprentissage et a parfois besoin d’un peu d’aide. Cette première tétée est très importante car elle stimule la montée de lait et prévient l’hypoglycémie. Elle facilitera les prochains boires, quand bébé sera plus somnolent. Le lait maternel se digère très facilement, donc est très laxatif. En donnant le sein rapidement après la naissance, cela facilitera l’expulsion de la première selle du bébé (méconium). Cela réduira le risque de jaunisse par le fait même.

Le colostrum

Il s’agit d’un liquide jaunâtre et épais, sécrété en petite quantité. C’est le premier lait que votre enfant reçoit. Il est produit en début de grossesse. Il est rempli de substances vivantes, entres autres d’anticorps. On dit souvent que le colostrum est le premier vaccin de bébé. Les tétées fréquentes et plus longues des premiers jours sont normales. Ça ne veut surtout pas dire qu’on manque de lait. Il est normal que le bébé perde environ 10% de son poids de naissance. Ne vous inquiétez pas! Le bébé doit apprendre à bien téter au sein. Le réflexe de succion est innée chez le bébé, mais pas de savoir comment bien téter au sein. La quantité de colostrum n’est pas très grande, mais elle est amplement suffisante, car la grosseur de l’estomac du nouveau-né est comparable à un pois chiche cuit ou à une noisette. C’est pourquoi ces petites quantités lui suffisent et qu’on lui en offre souvent. La quantité de colostrum augmentera de jour en jour, selon les besoins du bébé, pour lentement faire place à la montée laiteuse. Les tétées fréquentes préviennent une perte de poids trop importante (plus de 10%). Il a aussi un effet laxatif qui favorise l’expulsion du méconium (première selle du bébé), ce qui diminue la jaunisse.

La montée laiteuse

Entre le 3ième et 5ième jour de vie, le colostrum cède graduellement sa place au lait. La maman peut sentir se seins devenir lourds, chauds distendus et un peu douloureux (engorgement). La montée laiteuse fait partie du processus normal de la lactation, son inconfort dû à l’engorgement peut durer de 24 à 72 heures. Ensuite, la production de lait s’ajuste graduellement à la demande du bébé (environ 4 à 6 semaines). Voici quelques trucs pour vous soulager : allaiter le plus souvent possible, entre les tétées appliquer du froid, mettre des feuilles de chou froides et propres dans votre soutien-gorge jusqu’à ce qu’elles deviennent molles et chaudes, exprimer manuellement quelques gouttes de lait et si tout cela ne suffit pas, utiliser un tire-lait en enlevant juste ce qu’il faut de lait pour être soulagée. Vu que le sein devient plus ferme, le bébé peut avoir de la difficulté à le prendre, alors pour vous aider, exprimer quelques gouttes de lait manuellement pour amollir l’aréole.

Allaitement à la demande

La glande mammaire répond à la loi de l’offre et de la demande : stimulée régulièrement, jour et nuit, elle produit tout le lait dont bébé a besoin. Le bébé sait instinctivement le moment et la quantité de lait dont il a besoin. Il contrôle aussi le rythme de la tétée, contrairement au bébé nourri au biberon. La production lactée s’établi au cour des premiers mois de vie du nourrisson. La nature est bien faite. C’est pourquoi le fait d’offrir d’autres liquides ou aliment peut nuire à la production de lait. Offrir le sein à un horaire fixe peut aussi nuire à la production, donc au bébé. C’est donc important d’allaiter bébé à la demande. Il faut oublier l’horloge et observer votre bébé. Nous même ne mangeons pas la même quantité de nourriture à la même heure chaque jour. Tous les bébés sont différents, digèrent différemment, tètent différemment, c’est donc à nous de s’ajuster à leur rythme.

La mise au sein

La clé du succès de l’allaitement est la position de la mère, celle du bébé et une bonne prise au sein. Au début, vous pouvez nécessiter un peu d’aide pour mettre bébé au sein. Faites-vous confiance, vous et votre bébé deviendrez vite des experts. La maman doit prendre le temps de bien s’installer (fauteuil confortable ou lit, musique, coussins, verre d’eau). Vous devez vous sentir confortable, avoir épaules et cou détendus et dos et bras soutenus. Si vous êtes assise, vos pieds doivent être bien à plat et les genoux à la même hauteur que vos hanches. C’est votre rôle de faire de la tétée un moment agréable. Du côté des bébés, la position est aussi très importante. Ils refuseront probablement le sein s’ils ne sont pas confortables. Voici les 4 principes du confort de bébé : placé au même niveau que les seins avec la bouche en ligne droite avec le mamelon, placé ventre à ventre avec maman, oreille épaule et hanche forment une ligne droite et il est soutenu derrière la nuque par la main de maman (et non derrière la tête).

Principales positions d’allaitement

1-Position de la madone inversée : Il s’agit d’une des plus utilisées et des plus conseillées, surtout au début de l’allaitement. Ses avantages sont : permet de bien soutenir le bébé, de l’amener facilement au sein et de bien voir comment bébé prend le sein. Les 4 principes du confort de bébé s’appliquent. De plus, le bras de maman longe le corps du bébé pour soutenir son dos et sa nuque (bras opposé au sein que le bébé tète) La main du côté du sein que le bébé tète soutient le sein en formant une prise en ‘’U’’ qui aide bébé à prendre l’aréole.

2-Position couchée : position relaxante, très utile la nuit et pour se reposer le jour. S’tendre sur le côté, les jambes légèrement fléchies. Placer des oreillers entre les jambes, soula tête et dans le dos de maman pour un confort maximal. Bébé est couché sur le coté, ventre à ventre avec maman. La bouche du bébé doit être à la hauteur du sein. Les fesses du bébé doivent être rapprochées du ventre de maman pour dégager son nez.

3-Position football : Elle offre plus de contrôle sur la prise du sein » Pour les mamans qui ont eu une césarienne, c’est la position idéale puisque le bébé n’appuie pas sur la plaie. Cette position convient aussi aux femmes ayant une poitrine généreuse. Placer un oreiller dans le dos de maman. Le bébé est placé sur le côté, se moulant au corps de sa maman (du côté du sein offert). La bouche de bébé doit être à la même hauteur que le sein. Le bras du bébé supporte son dos et sa nuque. La main opposée au sein fait une prise en ‘’C’’ pour aider le bébé à prendre l’aréole.

4-Position de la madone : Il s’agit de la même position que la madone inversée, sauf que les mamans utilisent le même bras que le sein offert à bébé.

Prise au sein

Maintenant que maman et bébé sont bien installés, il faut amener bébé au sein. Ensuite, il faut chatouiller les lèvres du bébé dans un mouvement de va et vient avec le mamelon. Le bébé ouvrira alors sa bouche comme s’il allait bailler. C’est à ce moment qu’il faut approcher le bébé de façon à ce que son menton touche le sein en premier. Il est important de ne pas faire le contraire, c’est-à-dire approcher le sein du bébé. Ensuite, assurez-vous qu’une bonne partie de l’aréole soit dans sa bouche et pas seulement le mamelon. Les lèvres de bébé doivent être retroussées vers l’extérieur. Les signes d’une bonne prise du sein sont :

La prise du sein est très importante. Si le nourrisson a une prise inefficace, il ne prendra pas tout le lait nécessaire et il risque de blesser les mamelons. Vous devez arrêter la succion autant de fois qu’il est nécessaire et recommencer la prise au sein si le bébé ne le prend pas correctement, si les pauses sont trop longues, si vous avez de la douleur, si bébé pleure ou qu’il lâche le sein. L’allaitement ne doit jamais être douloureux, c’est plutôt un moment agréable entre vous et votre enfant. Il ne faut jamais forcer un bébé à prendre le sein. Essayez plutôt de le calmer et retenter votre chance par la suite. Contrairement à ce que la majorité des gens croient, il ne faut jamais attendre que le bébé pleure avant de le nourrir. En effet, les pleurs sont le dernier signe de faim de bébé. Vous devez apprendre à reconnaître les signes précurseurs pour nourrir bébé au moment opportun. Ils correspondent avec la phase de transition de son cycle de sommeil et d’éveil. Voici ces signes : Il fait des mouvements des yeux, de la bouche et du visage, il bouge les bras, les jambes et s’étire, il porte les mains à sa bouche ou à son visage, il fait des mouvements de succion, il cherche le sein (réflexe de fouissement) et finalement si personne n’a répondu à ces signaux, il pleure.

Comment briser la succion

Il faut parfois retirer bébé du sein lorsque sa tétée n’est plus nutritive ou qu’il n’a pas pris le sein adéquatement. Introduisez délicatement votre doigt entre ses gencives par le coin de sa bouche. Cela a pour effet de briser la succion pour vous permettre de retirer facilement le mamelon de sa bouche.

Blessures et soins des seins

Il est inutile de se laver les seins avant chaque tétée (risque d’assécher la peau de d’augmenter les risques de blessures). Vous devez plutôt vous laver les seins une fois par jour à l’eau claire seulement, lors de la douche ou bain. En effet, il est conseillé d’éviter l’usage de savon, qui risque d’assécher et d’irriter la peau. Il est important de se laver les mains avant de prendre le bébé, c’est la meilleure protection contre les infections. Maman est libre de porter ou non un soutien-gorge pour son confort. Il est par contre préférable d’éviter les soutiens-gorge à cerceaux car ils augmentent les risques de compression du sein, de blocage des canaux et de mastite. Pour éviter ces malaises, le truc est de varier les positions, pour bien vider tous les canaux. De plus, lorsque le bébé est bien installé, la mère ne devrait pas soutenir son sein, car la pression exercée risquerait de comprimer le sein et de bloquer les canaux galactophores (sauf si le bébé a tendance à lâcher le sein, s’il ne tète pas vigoureusement, si les mamelons sont plats ou si les seins sont lourds). Si par malheur malgré toutes vos bonne intentions vos mamelons sont blessés voici la recette pour les guérir. Pour réduire et éliminer les gerçures, crevasses et douleurs aux seins, il faut commencer par extraire un peu de lait manuellement pour déclencher le réflexe d’éjection. On peut donner le sein le moins douloureux en premier (cette règle ne s’applique pas si comme moi, votre bébé se satisfait d’un sein par boire). Il faut toujours s’assurer que bébé prend bien l’aréole. Plutôt que de donner les deux seins à chaque boire, habituer le bébé à vider un seul sein par tétée. En effet, comme appris plus tôt, le lait mature a phases. Plus on laisse longtemps le bébé au sein, plus le lait devient riche et qu’il satisfait le bébé. Attendre environ 3 semaines avant de commencer cette méthode, afin que les montées laiteuses soient bien installées et que le lait mature soit sécrété. Ensuite, lorsque la succion de bébé devient inefficace, il faut retirer le bébé du sein, pour éviter de blesser le sein davantage. On retire bébé du sein selon la technique décrite un peu plus haut pour éviter l’effet de vide créé par la succion. Toujours éviter l’utilisation de savon, d’alcool ou de parfum sur le sein. Après les tétées, appliquer une goutte de lait maternel, laisser sécher, et mettre une crème à base de lanoline (Lansinoh ou Purelan seulement, qui sont sans contaminants allergisants pour les bébés). On peut aussi appliquer de la vaseline, qui n’aurait aucun effet secondaire sur le bébé. Il faut éviter à tout prix le Kenacomb. Et contrairement à la croyance populaire, la vitamine E est dangereuse pour votre enfant. En effet, il y a un risque d’accumulation dans son système et les effets secondaires à long terme sont encore méconnus. Il est aussi conseillé d’exposer les seins à l’air libre le plus souvent possible. Vérifier aussi si bébé a de petites taches blanches à l’intérieur de la bouche. Il pourrait s’agir de muguet.

Fréquence des tétées

Le bébé tète environ 8 à 12 fois par 24 heures, à la demande. Certains bébés, dits plus efficaces, tètent 6 fois par jour. Certains bébés font des tétées groupées à certaines périodes de la journée et des boire plus espacés à d’autres moments. Rappelez-vous toujours qu’après une période particulièrement demandante au niveau de l’allaitement, vient toujours une période de sommeil de plusieurs heures. Voilà le temps idéal pour faire une sieste ou vous détendre. Il faut arrêter de croire qu’un bébé doit boire à des heures fixes. Les intervalles de boires sont différents tout au long de la journée. Au début, il est normal qu’une période de sommeil plus longue arrive plutôt le jour que la nuit. En vieillissant, le bébé crée son propre horaire, plus régulier et boira moins fréquemment. Il ne faut surtout pas s’attendre à ce que bébé fasse ses nuits en arrivant à la maison. L’âge auquel un enfant est capable de dormir 5 heures consécutives correspond à sa maturité neurologique et non pas à sa faim. Il ne sert à rien de donner des céréales à un bébé en pensant qu’il fera ses nuits plus vite. La maturité neurologique est très variable d’un enfant à l’autre et ne survient généralement pas avant quelques mois. Tous les bébés font leur nuit, mais pas nécessairement les nôtres!

Durée des tétées

Il n’y a pas de durée idéale pour téter, mais en moyenne, elles peuvent durer de 5 à 30 minutes par sein. Premièrement offrez un sein à bébé et laissez le téter aussi longtemps qu’il en a besoin, en autant que sa succion soit nutritive. Attendez qu’il s’arrête de lui-même. Faites lui faire un rot. Offrez le deuxième sein. Si votre nourrisson a encore faim, il le prendra, sinon vous le donnerez au prochain boire. Commencez toujours le boire suivant par le dernier sein offert ou par celui que bébé n’a pas pris. Une tétée ne devrait jamais durer plus d’une heure. Vous pouvez au besoin faire évaluer la qualité de la succion du bébé par une infirmière ou par une marraine d’allaitement. Au fur et à mesure que bébé vieillira, les tétées deviendront moins longues.

Comportement du bébé durant les tétées

Lorsque la montée laiteuse est installée, le bébé tète rapidement au début de la tétée pour déclencher le réflexe d’éjection. Lorsque ce dernier est présent, la succion devient plus lente et profonde et bébé avale à chaque mouvement de succion. Le bébé fait des pauses durant la tétée. Plus il est plein, plus elles sont longues. S’il ne reprend pas la succion de façon spontanée, chatouillez le sous le menton ou compressez doucement votre sein. De la naissance à 13 semaines (0 à 3 mois), le nouveau-né a plusieurs comportements qui lui sont propres durant la tétée. Il a le réflexe des points cardinaux (se tourne la tête lorsqu’on lui flatte une joue), il a un réflexe de succion vigoureux, son réflexe nauséeux est facilement déclenché et il a souvent besoin d’éructer. Pour les bébés de 14 à 24 semaines (4-6 mois), les comportements sont un peu différents. Le petit a conscience de ses mains. Il avance tout le corps vers le sein, porte ses mains à sa bouche, semble déplacer des aliments dans sa bouche (signe précurseur de la mastication), sort la langue en attente du sein, augmente la force de succion, tousse et s’étouffe facilement.

Signes que bébé est bien hydraté

• Il se nourrit souvent, soit de 8 à 12 fois par jour

• À partir de la 5ième ou 6ième journée de vie, bébé mouille de 5 à 6 couches par jour (ou plus)

• Urine claire et sans odeur

• À partir de la 3ième journée de vie il fait de 2 à 12 selles jaunâtres liquides et filamenteuses par jour durant les 4 premières semaines.

• Bébé est vigoureux et ses pleurs sont puissants, il bouge beaucoup, son regard est alerte et brillant, il a de belles couleurs et semble en santé.

• Après la perte de poids des premiers jours, il prend progressivement du poids (reprend son poids de naissance en 2 à 3 semaines)

• Il dort bien et s’éveille seul

• Il donne des signes de faim.

Attention! Un bébé qui ne pleure jamais, qui ne se réveille pas seul et qui ne démontre pas de signes de faim est inquiétant.

Signes que bébé a faim

0-3 mois : Pleurs, poings fermés, corps tendu, battement des paupières, sons qui ne sont pas nécessairement des pleurs

4-6 mois : Manifeste sa hâte, avance sa bouche ouverte vers le mamelon

Signes que bébé est plein

0-3 mois : Retrait du mamelon, somnolence, mains détendus, relâchement de la tension corporelle

4-6 mois : Rejette la tête vers l’arrière, s’agite ou pleure, se couvre la bouche avec les mains, régurgite, se laisse facilement distraire

Signes que bébé boit bien

• Bruits de déglutition

• Présence de lait dans la bouche du bébé

• Sein souple après la tétée

• Écoulement de l’autre sein

Conseils

• Évitez de donner des tétines artificielles (suces, biberons) durant les 6 premières semaines ou jusqu’à ce que l’allaitement soit bien établi.

• Entourez-vous de gens positifs. Vous n’avez besoin de personne pour vous décourager.

• Faites des siestes en même temps que bébé pour vous permettre de récupérer.

• Prenez soin de vous. Toute votre petite famille a besoin de calme, d’intimité et de repos. N’oubliez pas que ces moments passent si vite!

• Pour dégager le nez de bébé, vous pouvez ramener ses fesses et ses jambes vers vous et non en appuyant sur votre sein.

• Pour inciter un bébé endormi à téter, on peut le dévêtir et le mettre en contact peau à peau avec maman. L’enfant peut ainsi sentir et toucher le sein.

• Si le bébé ne place pas sa langue comme il faut, on peut utiliser la succion d’un doigt pour lui enseigner. On introduit un doigt dans la bouche du bébé, côté charnu vers le haut. Lorsque bébé tète bien, on tourne son doigt côté charnu vers le bas. La succion du bébé est adéquate si sa langue est tirée vers l’avant, enveloppe le doigt sur les côtés et si la succion se poursuit.

L’allaitement et papa

Votre influence est très importante sur la décision que votre bébé soit allaité. Votre soutien est primordial. Vous devez former avec votre conjointe une équipe solide. Votre conjointe a besoin de votre soutien. Il est prouvé que les mères qui allaitent le plus longtemps sont celles qui ont un bon soutien de leur conjoint. Rappelez-lui que vous avec pris une bonne décision d’allaiter bébé. Encouragez-la à poursuivre l’allaitement, dites lui que vous êtes fier d’elle. Appuyez-la et défendez-la dans votre décision d’allaiter. Finalement permettez-lui de se reposer. Trop souvent dans notre culture, l’alimentation est malheureusement perçue comme le seul moyen de s’impliquer face au bébé. C’est faux! Votre bébé n’est pas seulement un tube digestif! Votre bébé est prêt à entrer en relation avec vous dès sa naissance. Il a besoin d’être cajolé, bercé, consolé, promené, amusé, lavé habillé, massé, changé, etc. Il a aussi besoin de converser avec vous parce qu’il reconnait déjà votre voix. Les ballades en porte-bébé, les siestes sur la poitrine de papa, les conversations père-bébé et tous les jeux que papa invente sont des moments privilégiés. En tant que papa, vous pouvez faire tant de chose pour tisser des liens avec votre tout-petit. Vous ne devez pas faire les choses comme votre conjointe. Votre bébé a besoin de vous deux différemment.

Écoulement de lait entre les boires

Après la montée laiteuse, il se peut que la quantité de lait produite dépasse les besoins de bébé. Les premières semaines sont très variables, alors les écoulements sont fréquents. Ils se produisent aussi lorsque la mère entend son bébé pleurer ou qu’elle pense à lui. Il est recommandé de placé dans son soutien-gorge des compresses d’allaitement pour absorber les fuites. Il est important de les changer souvent pour éviter l’irritation et l’infection des mamelons (à cause de l’humidité). Il est aussi conseillé de ne pas utiliser des compresses avec une doublure en plastique car elles empêchent l’air de circuler. Après environ 1 mois d’allaitement, il est possible de faire arrêter les écoulements intempestifs par une simple pression à l’aide la main ou de l’avant-bras.

Vitamine D

Tous les constituants du lait maternel restent intacts. Il n’est pas nécessaire de donner des suppléments de vitamine D aux bébés nourris exclusivement au lait maternel. Il faut cependant que la mère prenne quotidiennement des multivitamines, qu’elle ait un bon régime alimentaire et qu’elle expose régulièrement son bébé au soleil (30 minutes par semaines en couche, ou 2h par semaine habillé des pieds à la tête). Considérant qu’il est difficile d’évaluer si un bébé a toutes les vitamines qui lui faut, la société canadienne de pédiatrie recommande de donner à tous les bébés nourris au sein de la naissance jusqu’à l’âge d’un an un supplément de vitamine D. La dose recommandée de 1ml par jour comporte peu de risque et protège le bébé du rachitisme. Deux choix s’offrent à vous. Il s’agit de la forme liquide et de la forme concentrée. Sous la forme liquide, on doit administrer 1ml à l’aide d’un compte-goutte au bébé. Le goût est très mauvais, le bébé en recrache une bonne partie. De plus cette substance est irritante et peut déclencher le réflexe nauséeux et aller jusqu’au vomissement (C’est arrivé avec ma fille). Par contre, c’est un peu moins coûteux (environ 8$ pour 50ml). Avec une prescription, les assurances en remboursent une partie. Quant à elle, la forme concentrée, s’est avérée miraculeuse pour ma fille. Il s’agit de mettre une petite goutte sur le mamelon ou sur une suce et de faire téter le bébé. Cette substance n’a aucun goût, est incolore et est inodore. Ma fille ne se rend même pas compte lorsqu’elle le prend. Le supplément sous cette forme se nomme D-Drops et on doit le demander au pharmacien (il n’est pas sur les tablettes, mais ne nécessite pas de prescription). Son coût est un peu plus élevé : 15$ pour 90 gouttes. Il est aussi possible de se le faire prescrire pour avoir un remboursement des assurances. http://www.ddrops.ca/

Biberons de complément

Chez l’enfant nourri au sein, l’utilisation de biberons de complément peut nuire à l’allaitement. Il peut y avoir affaiblissement de réflexe de succion et confusion, ce qui peut nuire au fonctionnement de votre allaitement. Pour saisir la tétine d’un biberon, votre bébé n’a pas besoin d’ouvrir la bouche aussi grand que pour votre aréole. De plus, au sein la langue du bébé se déplace de l’avant vers l’arrière pour extraire le lait du sein, tandis qu’au biberon la langue pousse contre la tétine. C’est ce qui explique parfois la confusion entre sein et tétine.

Extraction du lait maternel

Certaines mères ne peuvent allaiter à cause de leur travail ou pour des raisons médicales. Elles choisissent d’extraire leur lait. Pour ma part, je fais des réserves pour faire le mélange avec les céréales. Il est possible d’extraire son lait manuellement ou à l’aide d’un tire-lait. Pour extraire le lait manuellement, il faut commencer par se laver les mains, puis se masser les seins pour stimuler l’éjection. Placez vos deux mains à la base du sein, près du thorax, puis faites glisser vigoureusement la paume de vos mains vers le mamelon en répétant le mouvement à plusieurs reprises. Vous pouvez ensuite commencer à extraire votre lait. Placez ensuite le pouce sur le dessus du sein et l’index et le majeur sous le sein, de façon à former un ‘’C’’ avec vos mains. Comprimez votre sein contre votre poitrine, puis vous pressez votre mamelon entre vos doigts, tout en tirant légèrement vers l’extérieur. Faire le tour de l’aréole pour vider tous les canaux galactophores. Recommencez jusqu’à ce que le débit de lait devienne faible. Le tire-lait fonctionne par aspiration. Les tire-lait manuels sont peu coûteux et faciles à transporter. Il existe aussi des tire-lait à piles, un peu plus coûteux, un peu plus efficaces et aussi compacts. Quant aux tire-lait électriques, ils sont plus efficaces, mais beaucoup plus coûteux. Il est aussi possible d’en louer, auprès de votre CLSC. Pour les instructions complètes, lisez le feuillet d’instruction qui vient avec votre tire-lait.

Conservation du lait maternel

Dans le lait maternel, il y a des anticorps qui lui confèrent des propriétés antibactériennes. C’est pourquoi il se conserve de 4 à 8 heures à température ambiante. Le lait mature se conserve jusqu’à 3 jours au réfrigérateur. Pour la congélation, le lait maternel se conserve comme suit : 2 semaines dans le compartiment de congélation d’un réfrigérateur, de 3 à 4 mois dans le compartiment congélateur d’un réfrigérateur à deux compartiments et jusqu’à 6 mois dans un congélateur-coffre, qui maintient la température sous 0 degré C. Pour décongeler le lait maternel, on fait d’abord couler de l’eau fraîche sur le contenant, puis on passe graduellement à l’eau tiède jusqu’à ce qu’il soit décongelé. On agite le contenant, pour mélanger le gras qui se sera séparé du lait durant la congélation (car le lait maternel n’est pas homogénéisé.). Ne pas décongeler le lait dans l’eau chaude ou bouillante. On déconseille également le micro-onde, car il réchauffe inégalement, ce qui altère la composition du lait et créé des points chauds qui risquent de brûler la bouche du bébé. Une fois décongelé, le lait se conserve 2 à 3 jours au réfrigérateur.

Médicaments et allaitement

On sait que certains médicaments pris par la maman peuvent nuire au bébé allaité. Il faut se rappeler que la plupart des médicaments passe dans le lait maternel, mais en petites proportions (habituellement moins de 1%). Très peu de médicaments sont contre-indiqués dans les cas d’allaitement. La mère devrait toujours mentionner au médecin qui lui prescrit des médicaments qu’elle allaite. Vous pouvez aussi demander conseil au pharmacien, qui lui est spécialiste des médicaments. Il existe un numéro de téléphone que vous pouvez appeler pour vous renseigner sur la prise des médicaments et de l’allaitement : 416-813-6780. Il s’agit de l’organisme bilingue Mother Risk Canada. Quant à votre médecin, il peut contacter la Ligne Image de l’hôpital de Ste-Justine pour avoir des informations sur les médicaments et l’allaitement (seulement disponible pour les professionnels de la santé).



Soutien aux femmes allaitantes

La Ligue La Leche est un organisme international dont le travail consiste à offrir de l’information et de l’aide aux mères qui allaitent. Elle le fait par l’entremise de petits groupes de soutien et par le marrainage. Vous pouvez les joindre au 1-866-ALLAITE. Les mères qui allaitent peuvent aussi consulter leur CLSC pour connaitre les services dans leur milieu. Il est aussi possible d’y louer des tire-lait. Il y a aussi l’organisme Nourri-Source composé de bénévoles (femmes qui allaitent ou qui ont déjà allaité), qui est présent dans plusieurs régions. Ils offrent un service de marrainage et des groupes de soutien mensuels dans plusieurs villes. Ils sont aussi responsables du défi-allaitement qui se tient à chaque année dans plusieurs régions du Québec. Vous pouvez les joindre au 514-948-5160. Vous pouvez aussi appeler l’Association des diplômées en lactation du Québec au 514-990-0262. Il s’agit de consultation privée téléphonique ou à domicile avec une spécialiste en allaitement diplômée. Sinon, profitez de l’aide de ceux qui vous entourent : membres de votre famille, amis, pédiatre, médecin de famille, etc. La réussite de l’allaitement dépend très souvent du soutien reçu!

lundi 19 octobre 2009

L’histoire de l’allaitement

Il ne faut pas oublier, que l’être humain est un mammifère. Les ‘’femelles’’ ont des glandes mammaires qui servent à sécréter du lait pour nourrir les bébés. Le lait commercial est une invention récente, qui ne date pas plus de 100 ans.

En 1880, la population était divisée en 2 classes sociales : les familles aisées et les familles défavorisées. Pour les familles aisées, les bébés étaient automatiquement allaités, puisque peu de temps après leur naissance, ils étaient envoyés à une nourrice. La nourrice est une femme qui était payée pour allaiter et pour prendre soin de l’enfant. Elle était choisie avec soin, puisqu’on croyait qu’elle pouvait transmettre ses qualités et ses défauts au travers l’allaitement. Malheureusement, beaucoup d’enfants mourraient, puisque la nourrice, pour se faire plus d’argent, gardait plusieurs enfants à la fois. Elle n’avait pas assez de lait pour tous les nourrir. Je rappelle que le lait artificiel n’existait pas à l’époque. Du plus quelques gouvernantes donnaient du lait de vache aux nourrissons, mais vu les conditions d’hygiène déplorables, cela entrainait la mort de nombreux bébés. Les femmes issues de familles riches, n’allaitaient pas leur enfant elle-même puisque c’était mal vu. Cela renvoyait l’humain à l’état d’animal. De plus, comme la sexualité était très réprimée, les femmes étaient trop pudiques pour allaiter. D’autre part, les bourgeoises portaient des corsets, ce qui était peu pratique pour nourrir son enfant au sein. On ignorait aussi les besoins affectifs des poupons, ils étaient plutôt vus comme une bouche à nourrir. Ils étaient plus une contrainte qu’un bonheur pour ces dames. Si un enfant mourrait, c’était le destin et on ne pouvait rien y faire. Les taux de mortalités étaient très élevés : 52% des nourrissons mourraient au cour de leur première année de vie.

Pour les familles pauvres, il n’y avait aucune alternative à l’allaitement maternel. On ne mettait pas l’enfant au sein avant 12 à 24 heures à cause de superstitions. On privait l’enfant du colostrum car on croyait que c’était du poison. On donnait au nouveau-né un bout de tissu trempé dans l’eau sucrée pour téter. Il n’y avait pas de règles durant l’allaitement. On ne minutait pas les tétées et il n’y avait pas d’intervalle minimum entre les boires. On parlait d’allaitement à la demande. L’enfant était sevré naturellement, sauf si la mère tombait enceinte à nouveau, puisque le lait devenait mauvais pour l’enfant. On parle de sevrage naturel, lorsque l’enfant commence par lui-même à refuser le sein, c'est-à-dire entre 3 et 5 ans! Pour les quelques mères chez qui l’allaitement échouait il restait la recette à base de lait de vache, avec les risques qui venaient avec.

Pendant et après la première guerre mondiale, les femmes ont commencé à aller travailler. Le ‘’problème’’ de l’allaitement s’imposa pour ces mères. Elles devaient choisir entre aller travailler ou allaiter. C’est à cette époque que les industries commencèrent à commercialiser des laits dits ‘’maternisés’’. Aujourd’hui cette appellation est interdite, pour éviter la confusion avec le lait maternel.

On voit donc que le choix de l’allaitement n’était pas donné aux femmes. Elles obéissaient plutôt aux contraintes sociales de leur époque.


Quelques statistiques sur l’allaitement :

  • Une étude effectuées en 2002 dans 23 pays européens montre que dans 15 pays les mères allaitent à plus de 90% à la naissance, Par contre, pour la France, le taux est de 53%.
  • Au Québec, 72% des nouveau-nés sont nourris au sein à la naissance et ce taux chute à 41% à 4 mois de vie.

vendredi 16 octobre 2009

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